Les mots offrent un vaste champ des possibles. En effet, la parole n’est pas complètement distribuée par l’écriture. Le plateau prend alors le relais. Le mouvement se conjugue à la parole, la complète, l’emmène ailleurs ou lui donne d’autres couleurs.

Dans le dialogue de chacun avec la mère, une sorte de confession, les voix sont prises en charge techniquement, ampli ées et retraitées. Ce qui permet le murmure, voire le chuchotement. Et ce qui crée ce climat de grande intimité sans recours à la théâtralité.

Dans ces moments de (faux) dialogue avec la mère, qui ne répond jamais, le spectateur est alors mis à l’épreuve : il va changer de statut et endosser le rôle de la mère. La multi- di usion du son va ainsi lui permettre d’adopter le point de vue de la mère. Ce qu’elle entend. Ce qu’elle perçoit. Ce qu’on imagine qui peut se dérouler dans sa tête.

Parfois les rôles se redistribuent entre les comédiens. Outre le frère et les sœurs, ils prennent aussi en charge les médecins, le père, les oncles les tantes et les proches. Le traitement des voix est alors très di érent, en frontal ou au lointain, créant ainsi di érents plans sonores sur le plateau. Tout comme on fait coexister di érentes strates de la mémoire, voguant entre passé et présent, remontant même jusqu’aux con ns les plus reculés des personnages.

Il y a aussi la présence un peu énigmatique de ces gobelets à café, posés régulièrement sur le plateau par les comédiens. Signe du temps qui remonte, du désordre à l’ordre.

Compagnie les fruits du hasard

Écriture et mise en scène :
BENOÎT FOURCHARD

Jeu :
COCO BERNARDIS, DELPHINE BARDOT, JOSÉ-ANTONIO PEREIRA

Musique :
ANTOINE ARLOT, GAB FABING

Son et traitement des voix :
ANTHONY LAGUERRE

Scénographie :
LUC DOERFLINGER

Costumes :
DANIEL TRENTO

Lumière, construction décor :
JÉRÔME LE HÉRICHÉ

Administratrice de tournée :
HÉLÈNE LANTZ

Chargée de production :
AURÉLIA COLENO MOUROT
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